Dans ma famille, il n'y avait pas d'amour pour la photographie au-delà du désir d'avoir un album de souvenirs, il m'est donc difficile de me rappeler la raison qui, dès mon plus jeune âge, m'a amené à vouloir avoir un appareil photo entre les mains et à capturer des petits moments et des fragments du monde qui m'entoure. Je ne peux que supposer que la passion de mon grand-père pour la peinture, en particulier les paysages, pour lesquels il utilisait presque toujours une photographie pour ses peintures, et le grand amour de mon père pour le cinéma, ont peut-être eu une influence.
L'appareil photo familial était un Kodak Instamatic et avec cet appareil photo, j'ai commencé à voir le monde à travers un viseur et sans même m'en rendre compte, à le cadrer.
Le cadrage est le premier gros mensonge, car l'appareil photo, même en imposant ses limites, ne ment pas mais le photographe ment. Le photographe décide de ce qu'il veut voir, à quoi il va ressembler et se maquiller ou cacher tout ce qu'il n'aime pas ou ne veut tout simplement pas que nous voyions.
La photographie est la seule discipline artistique qui a besoin d'un vrai modèle pour créer une image, on ne peut pas prendre une photo à partir de rien, on n'a pas de toile vierge ni de matière à façonner, donc d'une certaine manière on manipule, on recrée, on transforme et on mensonge.
J'ai toujours été passionné de photographie, ma formation s'est faite en autodidacte jusqu'à mes 26 ans, date à laquelle j'ai pu étudier au CAV (Centre d'Arts Visuels).
Après avoir terminé mes études, je suis devenu membre du corps enseignant du CAV jusqu'à sa dissolution, mais j'ai continué pendant quelques années à enseigner dans des centres publics et des institutions privées, combinant enseignement et travail en laboratoire, en m'éloignant le plus possible de la photographie événementielle. sociale.
J'utilise actuellement des appareils photo numériques et analogiques moyen format et je me lance dans le grand format.
Prochainement, je présenterai à Can Monroig une série de photographies performatives réalisées autour de la proposition de Marie-Noëlle Ginard "Abri", une installation textile en pleine nature, autour de laquelle s'est tenue une performance en avril 2022 et dans lequel des photographes ont également participé Gabriel Ramón et Robert López Hinton.
Nous envoyons un Whatsapp